Rencontre avec Paul Couëffé

 

RÉCITAL D'ORGUE DU 5 MAI 2013

 

 

 

 

 

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Accès à d'autres concerts de Paul Couëffé

 

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                                                                                                                                     PANORAMIQUE  REALISE LE 30 NOVEMBE 2014 A L'OCCASION DE LA DERNIERE MESSE DE PAUL APRES 61 ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES A L'ORGUE DU SAINT NOM DE JESUS

(Ici au format QuickTime ou essayez ce lien )

 

1-Louis COUPERIN -Chacone en sol mineur
2-Louis COUPERIN -Sarabande en canon
3-Louis MARCHAND -Fonds d'orgue
4-J.-Adam GUILAIN -Récit de tierce en taille
5-N de GRIGNY -Dialogue sur les grands jeux
  6-J.P.SWEELINCK-Variations ma jeune vie..
  7-J.S. BACH -Choral Christ lag in Todesbanden
8-J.S.BACH -Choral Schmucke dich Oliebe Seele
9-J.S. BACH -Fantaisie en sol majeur BWV572
10-Jehan ALAIN-Choral Dorien in mem.M.C.ALAIN
11-André FLEURY- Sortie sur un vieux Noel
12-Joseph REVEYRON-Prélude à 5 voix
13-Jean BOUVARD-Noel Vosgien
14-Jean LANGLAIS-Dialogue sur les mixtures
15-J.F.HANDEL - Alleluia du Messie

 

 

60 ans de Titulariat à lorgue du

60 ans de titulariat ph4.jpg 60 ans de titulariat ph3.jpg St Nom de Jésus ph3.jpg St Nom de Jésus ph4.jpg 240px-Bernard_Tétu.jpg Orgue et Trompettes 'Les Couëffé'.jpg

Saint Nom de Jésus

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(mardi 30 avril 2013)

Histoire de l’orgue à Lyon

Depuis le milieu du XIXe de très belles orgues prennent place dans la ville de Lyon qui avec la création de son école d’orgue va fournir de très grands artistes. Paul Couëffé, figure lyonnaise incontournable en fait partie.

60 ans de Titulariat

Paul Couëffé, 82 ans, très ému, va fêter dimanche prochain 60 ans de titulariat à l’orgue de Saint Nom de Jésus, 91 rue Tête d’Or dans le 6ème. C’est sans doute un record à Lyon et pas n’importe lequel lorsque l’on découvre le parcours de ce grand passionné de musique, amoureux d’un art que lui a transmis son père violoniste, qu’il a lui-même transmis à ses deux fils et à sa fille, Catherine Couëffé, soliste de l’Orchetre National de Lyon, qui a leur tour l’ont transmis à ses 7 petits enfants.

Rencontre avec un musicien de talent, avec un passionné de musique au grand cœur

Paul Couëffé n’est pas seulement un artiste, c’est un homme généreux qui respire la joie et la communique de façon très naturelle. Doté de grandes qualités de cœur qui transpirent au premier contact et d’une extrême sensibilité, Paul Couëffé et de ceux qui partagent leur art en se dévouant aux autres. Les habitants de Grézieu-la-Varenne où il a élu domicile en savent quelque chose : création d’une école de musique, participation à la mise en place d’un bel orgue.

Nous nous sommes donné rendez-vous mardi 29 avril à 14h à l’intérieur de l’église Saint Nom de Jésus; après avoir gravi les 29 marches usées d’un étroit escalier de pierre en colimaçon, sans s’être aidé d’une corde de sécurité qui fait office de rampe comme dans les vieux phares bretons, Paul m’a mené dans son repaire, son sanctuaire musical, au balcon de l’église où l’attend sagement son fidèle compagnon, un fier Merklin, un instrument néo-classique avec ses 3 claviers et ses 28 jeux, parfaitement adapté à la musique de Bach, le compositeur préféré de Paul Couëffé, comme de tant d’autres organistes.

Du balcon, Paul voit tout ce qui se passe dans l’église grâce à un grand miroir placé sur sa droite, mais les fidèles et les auditeurs des concerts, eux, ne le voient pas ; c’est un peu dommage, car jouer de l’orgue c’est aussi un exercice physique qui met en communication et en vibration le joueur et les spectateurs ; mais tant pis, l’essentiel c’est de l’entendre, dans cette magnifique église qui selon lui possède l’une des meilleures acoustiques de Lyon.

Entouré d’affiches annonçant des concerts qui ont fait notamment de cette église St Nom de Jésus un haut lieu lyonnais de la musique d’orgue, je me suis assis près de lui sur son banc ; entre quelques fugues de Bach et sa fameuse Toccata, à ma plus grande joie et à celle des quelques touristes de passage dans l’église, il m’a confié quelques uns de ses secrets et de ses repères sur sa longue carrière de musicien.

Enfance et Formation musicale

Né à Angers en 1931, second de 6 enfants parmi 5 garçons et une seule fille, son père, facteur aux PTT, passionné de violon lui a insufflé la fibre musicale. C’est au collège Mongazon d’Angers qu’il s’initie très jeune au piano et à l’orgue ; en 1947, élève du conservatoire d’Angers, il décroche un prix d’excellence de piano et de musique de chambre dans les classes de Raphaël Fumet et Henry Becker.

Il se souvient qu’âgé de 7 ans, il tenait l’harmonium tous les matins à 7h dans une chapelle des petites sœurs des pauvres ; et du choc ressenti lorsqu’il a du accompagner son 1er mariage avec comme partition le duo de la cantate 78 de Bach qu’il découvrait pour la 1ère fois ! : Inconscience de la jeunesse .. je m’en suis bien sorti .. et cela m’a valu dans la foulée daccompagner 15 jours plus tard au pied levé laudition des élèves de ces deux professeurs de chant lors dun concert de piano.

Il arrive à Dijon et au conservatoire est l’élève d’André Fleury dans les classes d’orgue et de piano supérieur. La cathédrale Ste Bénigne lui devient familière car c’est là que le grand maître, lui-même disciple de Louis Vierne, se produit. Sa destinée vers Lyon est en marche, car André Fleury le recommande à Adrien Rougier, alors organiste à St Pothin.

Arrivée à St Nom de Jésus en 1953

Un poste d’organiste se libérant à Lyon au St Nom de Jésus précisément, il va dès 1953 s’installer dans notre belle ville. Il est nommé organiste titulaire des Dominicains de Lyon et fera de cette église un haut lieu de rencontres musicales lyonnaises en y organisant de nombreux concerts.

Et depuis cette date, depuis 60 ans, il joue régulièrement aux offices du samedi et du dimanche, donne des concerts et célèbre mariages et enterrements ; combien ? il ne le sait pas lui-même .. des centaines sans aucun doute.

Accompagnateur

Paul Couëffé insiste beaucoup sur les qualités d’accompagnateur que doit posséder un organiste, ce qu’il a été notamment auprès des grandes formations chorales lyonnaises.

C’est ainsi qu’en 1980, Pierre Cochereau, directeur du Nouveau Conservatoire Supérieur de Musique de Lyon le nomme accompagnateur des classes de direction de chœur et de chant choral que dirige Bernard Têtu.

Et de 1980 à 1992, il sera également accompagnateur au chœur de l’Orchestre National de Lyon.

Orgue et Trompette son meilleur souvenir

Mais ce qu’il aime à rappeler avec une véritable émotion, c’est le 24 octobre 1959, le 1er concert d’orgue et de trompette organisé en France, qu’il donna avec son frère Yves Couëffé, célèbre trompettiste sur les pas de Maurice André.

Et c’est à cette occasion qu’ils interprétèrent ensemble un Tryptique pour trompette solo et grand orgue écrit en 1958 par Marcel Péhu, organiste et compositeur lyonnais (1904-1974) ;

Il aime aussi se souvenir qu’il a du jouer plus de 100 fois à l’harmonium avec Bernard Têtu la petite messe solennelle de Rossini, cette œuvre de musique sacrée pour solistes, chœur piano et harmonium.

Par la suite, il y eut aussi en 1960, la création du Concertino da chiesa (concerto d’église) pour trompette et orgue de Joseph Reveyron (1917, 2005) compositeur et ancien organiste de la Primatiale Saint-Jean de Lyon

Il serait trop long d’énumérer tous les concerts qui furent donnés dans l’église et les plus grands chefs d’orchestre qu’il y a rencontré ainsi qu’au cours de ses nombreux périples à travers le monde.

Festival Bach de Leipzig

Mail il aime aussi à rappeler, évoquant Bach qui lui procure ‘un bonheur intellectuel et expressif’ son voyage au Festival Bach de Leipzig, en 1970, où il a été invité d’honneur de la RDA avec quelques autres célèbres lyonnais

Le Récital du 5 mai 2013

C’est avec beaucoup d’émotion, une larme au coin de l’œil que Paul Couëffé évoque ce récital, ‘peut-être mon dernier, dit-il’, qui va avoir lieu dans quelques jours à Saint Nom de Jésus et qui lui permettra de ‘partager la musique avec ses amis’.

Nul doute qu’ils seront nombreux à venir l’entendre comme ce fut le cas lors de son jubilé en 2003, dans une église archicomble.

Joseph Mellot

Correspondant local de Presse

Josephmellot7@gmail.com

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